« J’ai choisi le théâtre pour changer ma communauté ».
Ibrahim Moussa, alias Papa Mariko, est un jeune vivant à Agadez. Passionné d’art et très actif ans la vie associative, ce jeune a trouvé le moyen de combiner distraction et éducation.
C’est en 2005 que celui que les jeunes d’Agadez appellent affectueusement Papa décide de créer son association dénommée « Galgadin -Matassa » qui veut dire « Education des enfants », en français. A travers cette structure, Papa Mariko entend parvenir à une éducation citoyenne des enfants par le biais de l’art, précisément le théâtre et toutes ses composantes. « Le théâtre n’est pas seulement une distraction, c’est un canal important de communication qui peut contribuer à faire bouger les lignes ». C’est en ces termes simples que ce décline la philosophie de l’Association Galgadin -Matassa. Philosophie qui se traduit à travers la réussite de l’initiative « Sallar Yara », dont la 5e édition se tiendra au cours du mois d’Avril 2018. Au-delà du fait d’etre un espace de récréation, Sallar Yara permet aux enfants de découvrir leurs talents et de les exprimer dans leur plénitude.
De la mémorisation de l’hymne national en milieu scolaire à l’éducation civique et morale, en passant par la reconnaissance et la préservation du patrimoine culturel de l’Air, ce jeune mène une campagne intensive d’éducation citoyenne à l’endroit des enfants d’Agadez. Mais le rêve de Papa ne se limite pas qu’à cela : « Je suis dans une perspective d’implémentation au niveau national. Mon souhait est de voir les enfants de toutes les régions du Niger grandir en bons patriotes et servir le pays avec fierté ».
Depuis trois ans, l’Association Galgadin -Matassa met en œuvre un programme en faveur des détenus de la maison d’arrêt d’Agadez. Ce programme appelé : « L’artiste à la maison d’arrêt » vise à sensibiliser les détenus et à leur donner une chance de réinsertion sociale à travers l’art et, particulièrement le théâtre. Tout cela ne s’est pas fait sans difficulté, mais Papa les balaie d’un revers de main en disant : « Les difficultés font partie de la vie, il faut les affronter avec patience et abnégation. Il faut persévérer dans ce qui nous semble bénéfique pour le peuple ».
Aujourd’hui, le jeune Papa Mariko fait partie de ces jeunes qui font la fierté du Niger, tant au niveau national que sur le plan international où il a valablement représenté le Niger à plusieurs festivals et forums de haut niveau sur l’éducation et la lutte contre l’extrémisme violent.